Qui le croirait à la voir en tenue de sport et prête à s’élancer pour le triathlon le 7 avril dernier ? Cette jeune femme souriante d’à peine trente ans est une artiste polyvalente qui s’exprime à travers la sculpture sur papier, la peinture et l’écriture. Armée de son enregistreur ou de sa caméra, Marine Chevanse a en fait collecté une matière précieuse au sein de la compétition chevillaise, en interviewant les familles, les copines, les collègues participant à l’épreuve parmi des athlètes professionnels, mais aussi le public venu en nombre les soutenir. Ces images et ces paroles alimenteront Entre-mêlées, le projet artistique et collaboratif qui fera l’objet d’une exposition en octobre à la Maison des arts plastiques Rosa Bonheur.

Le sport fait partie de mon histoire familiale, explique-t-elle. J’ai pratiqué de façon intensive la gymnastique et fait du cirque. Ce qui m’intéresse, c’est de traduire les tensions individuelles et collectives, verbales ou physiques, l’impalpable, l’invisible.

Gestes, rituels et règles sportives

Pour ce faire, l’artiste travaille en immersion au sein de cinq clubs sportifs chevillais, observant les gestes des nageuses de natation synchronisée, décryptant les rituels des boulistes, chorégraphiant les règles du volley et s’intéressant aux personnes qu’on ne voit pas : les arbitres, les supporters, le personnel de la buvette, les entraîneurs, les personnels d’entretien… Au foyer Gabriel Chauvet, Marine Chevanse a rencontré « des personnes qui ont gravi l’Himalaya, une danseuse qui a été repérée par une compagnie russe… ». Ces témoignages deviendront le support d’œuvres collaboratives et intergénérationnelles. L’artiste proposera toute une série d’ateliers durant l’été, de la fête communale au village olympique, impliquant tous ces publics dans une co-création, source de partage et de rencontres…