Groupe Union populaire insoumise et Parti de Gauche
Octobre 2024
Déserter la bataille, une faute politique majeure
Déserter la bataille culturelle, une faute politique majeure. Les révoltes racistes du Royaume-Uni cet été et les tentatives à Romans-sur-Isère ou Lyon sont le résultat attendu d’une offensive cultuelle. Voilà 20 ans qu’intellectuels, politiques, milliardaires, (d’Elon Musk à Vincent Bolloré), investissent cette bataille pour imposer le choc des civilisations sur les ravages du capitalisme. Et peu importe que les faits générateurs des émeutes xénophobes contredisent après coup le narratif, le mécanisme cognitif patiemment construit est prêt à s’enclencher à la moindre étincelle. Sur un autre registre, la même mécanique permet au RN d’abandonner une à une ces mesures sociales durant les législatives de juin sans que cela n’affaiblisse en rien sa marche jusqu’aux portes du pouvoir.
Parmi les luttes à mener, déserter la bataille culturelle est donc une faute politique. Les propos vides, les renoncements, les mots laissés (ou pris) à l’adversaire, ne sont pas des moments ou ils ne se passent rien. En face, le martelage impose un vocabulaire et des explications qui forgent un univers causal, cohérent, séduisant. Les engrenages construisent les consciences, cristallisent l’âme, puis les actions.
À Chevilly-Larue, 1 400 voix se sont portés sur le RN aux élections européennes et législatives. Leurs mobilisations ont permis à un Vincent Jeanbrun, auto-désigné héro d’une république que sa famille politique a pourtant liquidée, de battre Rachel Kéké. Notre France qui se rêve (encore) un avenir commun n’a pas échoué au niveau local sur les trois semaines de campagne électorale éclair. Elle échoue chaque jour qu’on abandonne à l’ennemi la bataille culturelle.
Hadi Issahnane, Conseiller municipal, président du groupe Union populaire insoumise et Parti de Gauche