L’ école du Centre est « un modèle d’architecture scolaire », disent ses architectes, Lucien et Roger Michaux. Pour eux, « l’enfant est mieux disposé à apprendre dans une ambiance plaisante plutôt que dans un cadre rébarbatif ». Le groupe scolaire comprend du côté gauche quatre classes garçons avec réfectoire, cour et préau, et du côté droit quatre classes filles de même. Au début, les enfants mangent dans les réfectoires les repas qu’ils y apportent et qui sont réchauffés sur place, jusqu’à ce que la Municipalité crée un service de restauration en 1936. L’école dispose à l’étage de cinq logements de fonction destinés au directeur garçons, M. Méral, à la directrice filles, Mme Brun (l’un et l’autre étant remplacés en 1934 par M. et Mme Godefroy), à un instituteur et une institutrice, ainsi qu’à la gardienne nouvellement nommée, Mme Lavigne. Libéré des classes élémentaires, le bâtiment de la mairie est réaménagé en 1933-1934. De plus, la Ville achète en 1944 un terrain contigu à l’école du Centre, où elle construit en 1949 un garage municipal. L’ouverture de l’école du Centre ne fait pas pour autant oublier le projet d’ouvrir à l’est de la commune un groupe scolaire pour desservir les lotissements. Un terrain est ainsi acheté dès octobre 1933 et un devis et des plans sont dressés en 1934, mais la situation financière communale, puis la guerre de 1939-1945, obligent à différer la construction de cette école. En attendant, les petits enfants des lotissements peuvent aller depuis 1938 au jardin d’enfants « L’Arc-enciel » (fermé en 1977), derrière la chapelle du Bon Pasteur. L’école du Centre est endeuillée en 1940 par la mort d’un instituteur mobilisé, André Tufféry, tué en Seine-Maritime le 10 juin lors de l’offensive allemande. L’intensification de l’urbanisation de Chevilly-Larue à partir du début des années 1950 entraîne vite des sureffectifs dans l’école du Centre, ce qui oblige, en 1954, à lui rajouter un étage avec six classes et à agrandir la cuisine et les réfectoires. La population augmentant d’un tiers en deux ans, de 1954 à 1956, quatre classes provisoires sont alors aménagées dans les préaux. Toujours en 1956, la surface du terrain de 1933 est doublée avec l’achat de la parcelle contigüe et il y est construit dans l’urgence une nouvelle école ouverte en 1957 sous le nom de « Pierre Curie » (changé en « Pierre et Marie Curie » en 1997). L’école Paul Bert, comprise dans le programme de construction des Sorbiers, est mise en service en 1958. L’ouverture des deux autres écoles permet le délestage de l’école du Centre. La classe maternelle restée sur le côté de la mairie y est alors transférée, ce qui permet un nouvel aménagement de la mairie. Toujours en 1958, une partie de l’école accueille un groupe d’orientation dirigée (GOD), avec des classes de 6e et de 5e, transformé en 1960 en collège d’enseignement général (CEG) filles, le CEG garçons étant à l’école Paul Bert jusqu’à l’ouverture du collège Jean Moulin en 1966. Les effectifs de l’école du Centre diminuent jusqu’en 1963, ce qui permet d’y organiser une école primaire mixte, mais les locaux sont de nouveau saturés dès 1966, obligeant à construire à côté six classes provisoires. En 1967, les classes secondaires deviennent un collège d’enseignement secondaire (CES) mixte. L’école du Centre est transférée en 1971 dans la nouvelle école Pasteur à Larue. À cette époque, le CES occupe 4 classes dans le bâtiment de l’école et 18 classes dans des locaux provisoires. Le collège s’installe en 1972 dans un bâtiment neuf et prend le nom de « Liberté » (porté par l’avenue du Général de Gaulle de 1944 à 1970). Le bâtiment de l’école du Centre est provisoirement désaffecté, gardé en réserve par la mairie et le collège, qui se partagent progressivement les locaux. L’aile proche de l’Hôtel de ville (construit en 1965) est occupée par des services municipaux de 1979 à 2006 et la salle polyvalente y est utilisée jusqu’en juin 2012. Entretemps, le Conseil général a décidé le 21 janvier 2008 la reconstruction du collège Liberté. Le 10 juillet 2012, peu avant le début du chantier, une dernière visite permet à d’anciens élèves de revoir leur école. Une page est tournée avec la démolition de mi-octobre à début novembre 2014 de l’ancien garage municipal, des anciens bains-douches (fermés en 1974) et de l’ancienne école du Centre.

Marc Ellenberger, archiviste municipal