Lors de la campagne électorale en vue des élections municipales des 5 et 12 mai 1935, les forces de gauche critiquent publiquement la municipalité sortante du maire républicain Albert Thuret sur son absence de communication. Elles lui reprochent de ne jamais informer la population des décisions du conseil municipal et de ne pas organiser de réunions publiques pour discuter avec les électeurs de la gestion municipale et pour développer son programme. La liste républicaine est élue grâce à la force électorale du séminaire. Une fois réélu, Albert Thuret reste sourd aux demandes pressantes et réitérées du Front populaire de publier un compte rendu de mandat. Lassé, il démissionne peu après les élections législatives des 26 avril et 3 mai 1936, remportées par la gauche. Il est remplacé par Ernest George, élu le 8 juillet 1936. Celui-ci veut montrer qu’il est plus à l’écoute de la population. Il prend vite des décisions laissées en attente par son prédécesseur, notamment la publication d’un bulletin municipal trimestriel (dactylographié par le secrétariat de la mairie). L’éditorial du premier numéro est ainsi libellé : « Nous avons pensé que la parution d’un Bulletin Municipal serait d’une utilité incontestable pour la population qui pourrait ainsi être tenue au courant des détails de la vie municipale. »

Ce bulletin va ensuite paraître régulièrement, avec une interruption de 1939 à 1947. Au fil du temps, il connaît diverses évolutions en fréquence, en format et en contenu, se muant en magazine municipal. Imprimé depuis avril 1960, il est dénommé « Vivre mieux » à l’avènement de la municipalité d’union de la gauche en mars 1977, puis CHEVILLY•LARUE le journal 29 « Le journal de Chevilly-Larue » à partir de novembre 1993. Il devient un mensuel tout en couleurs avec le numéro 1 de la série actuelle en février 2000. En mai 2002, apparaît pour la première fois un supplément reprenant tous les rendez-vous locaux (culturels, associatifs et autres). Le journal fait ensuite l'objet d'une nouvelle maquette en septembre 2006, suivie d’une augmentation de la pagination en septembre 2009. Il remporte le prix de l’écoconception au Grand prix de la presse municipale 2010. L’année suivante, il est mis en ligne sur le site internet de la ville créé en janvier 2005. Pour l’année de ses 80 ans, il étrenne en septembre 2016 une nouvelle formule et son supplément s’étoffe en devenant « Par ici les sorties ».

Ainsi, au fil de ses métamorphoses, le magazine municipal est resté fidèle à sa mission tant réclamée en 1935-1936 par le Front populaire : rendre compte à la population de la vie municipale et locale. ✹

Marc Ellenberger, archiviste municipal
Décembre 2016